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Elections de 1993 et autres au Burundi

Conformément à la Constitution de 1992, il a été organisé des élections au suffrage universel direct afin d’élire les nouveaux représentants du peuple ainsi que son Président.

Au cours de l’année 1993, il a été organisé deux élections, qui sont les élections présidentielles le 1er juin et les élections législatives le 29 juin. Lors de ces élections nous pouvons voir que seul l’UPRONA, le FRODEBU et le PRP ont présenté un candidat. Les candidats présidentiables sont Pierre Buyoya pour l’UPRONA, Melchior Ndadaye pour le FRODEBU et Pierre Claver Sendegeya pour le PRP.

C’est qu’à côté de ces discours programmes, les consciences d’appartenance ethnique se sont cristallisées. La stratégie principale du FRODEBU pour gagner des militants était d’exploiter essentiellement les passions hostiles causées par les massacres ethniques et à rendre l’UPRONA seul responsable de tous les maux qui se sont abattus sur le Burundi depuis l’indépendance. La stratégie électorale de l’UPRONA était de prouver au monde que le FRODEBU est un parti divisionniste et tribal qui recrute sur des bases ethniques et que donc il ne diffère en rien au parti PALIPEHUTU, qui est un parti interdit car il est a visé ethnique. L’UPRONA a elle aussi ethnicisé et militarisé la campagne.

Le comptage des voix à commencé dès la fermeture des bureaux de vote, et les résultats officiels ont annoncé la large victoire du candidat du FRODEBU, Melchior NDADAYE avec 64,75% des suffrages exprimés. Ces résultats ont fait l’effet d’une bombe à l’UPRONA. En effet, son candidat se voyait vainqueur. Lors de la campagne électorale les médias officiels prédisaient la victoire de P.BUYOYA dès le premier tour.

Ces résultats sont analysés par l’UPRONA comme un vote ethnique, basée sur une campagne électorale ethnique. Le parti espère par là influencer la Cour Constitutionnelle à ne pas valider les résultats des présidentielles, et les milieux extrémistes tutsi voyaient cette victoire comme un coup d’Etat de part sa nature ethnique. Ainsi ils se sont décidaient à tout bouleverser pour empêcher Ndadaye de mettre en place son programme.

Dans la nuit du 20 au 21 octobre 1993, les militaires ont opéré un coup de force qui a coûté la vie au Président de la République du Burundi ainsi que de ses proches collaborateurs.

A l’annonce de l’assassinat du président, des massacres ethniques ont explosé un peu partout dans le pays. Ainsi, des milliers des personnes victimes de leur appartenance ethnique ou de leur tendance politique sont massacrées.

D’autres élections organisées avant 1993

1. Elections législatives de 1965

Après la mort de Ngendandumwe, le roi arrête la dissolution de l’Assemblée nationale le 3 mars 1965, afin que la nouvelle Assemblée soit en sa faveur. Ainsi donc, les élections législatives au suffrage universel vont se dérouler dans un climat de tension et d’instabilité politique où chaque citoyen est appelé à voter un représentant de son ethnie. On peut voir que pendant les élections, l’UPRONA était toujours mixte ethniquement, même si le clivage interne va dans cette direction. Les résultats définitifs proclamés en juin, sont toujours en faveur de l’UPRONA, mais lors de ces élections nous assistons à la « renaissance » du PP. Sur 33 sièges à l’Assemblée Nationale, 21 reviennent à l’UPRONA, 10 au PP et 2 à des indépendants. En terme ethnique, se sont les hutus qui ont remporté la victoire : ils sont majoritaires pour la première fois. En effet, ces élections se sont déroulées dans un contexte ethnique dur.

A la suite des élections législatives, le climat politique va se détériorer davantage. Suite à la victoire de la coalition hutu, le roi a rejeté les résultats et a refusé d’investir la nouvelle Assemblée nationale, ainsi que le candidat à la primature Gervais Nyangoma proposé par la majorité parlementaire. A la place, il nomma son cousin, un ganwa, ce qui provoqua de la frustration dans les

milieux hutu. Nous assistons dès lors, à l’ethnicisation des partis politiques burundais, ce qui va conduire à des massacres ethniques avant et après le coup d’Etat réussi de 1966 contraignant les rescapés à l’exil.

2. Elections législatives de septembre 1961

Dès le milieu de l’année 1961, l’ONU, par le biais de la Commission des Nations Unies pour le Ruanda‐Urundi (CNURU), a supervisé le déroulement et l’organisation des élections législatives prévues en septembre 1961, qui avaient pour but de choisir les futurs représentants du Burundi indépendant. La compétition politique, lors de la campagne électorale, ayant commencé officiellement trois semaines avant le scrutin, a été beaucoup plus libre qu’en 1960. De très nombreux meetings sont organisés par les partis politiques. Des tracts ont été distribués pendant la campagne. Ce climat de forte compétition électorale a donné lieu à de nombreux débordements et à une montée de la violence politique sans précédent. Les débordements ont été la plupart du temps verbaux, à certains endroits ils ont pu être physiques. Ici le niveau de la violence parait s’accroitre proportionnellement avec l’intensité de la compétition et l’importance des enjeux. Par ailleurs, nous pouvons remarquer lors de cette campagne électorale que de nombreuses rumeurs se sont développées, comme la « rumeur du cachet ». De nombreux électeurs ont eu peur de voter car selon eux, la mention « Yatoye » sur leur livret d’identité pouvait constituer une preuve de leur complicité avec l’administration tutélaire et qu’au départ des belges, ils pourraient être chassés de leur village.

Ces élections législatives ont offert une très large victoire à l’UPRONA obtenant ainsi 90% des sièges à l’Assemblée nationale. Cette victoire fut la cause directe de la disparition de son leader charismatique, le Prince Rwagasore, seulement quelques semaines après avoir été élu Premier Ministre. Son assassinat a été organisé par certains membres de la famille royale, avec d’autres leaders du parti PDC. Avant même l’Indépendance, une lutte s’est engagée pour la succession à la tête du parti UPRONA, conduisant en interne, à la scission de la direction du parti en deux factions rivales : celle de « Casablanca » et celle de « Monrovia ». Au départ, ce clivage qui se développe surtout au sein du Parlement, paraît suivre l’axe des « progressistes » et des « modérés ». Mais rapidement, il va prendre une connotation ethnique très marquée. La tension entre les hutu et les tutsi est aggravée par l’assassinat du Premier Ministre Pierre Ngendandumwe, le 15 janvier 1965.

3. Elections communales de Décembre 1960

Dès la fin des années 1960, dans ce contexte de démocratisation des institutions imposé par l’ONU, nous assistons à un foisonnement des idées et des revendications politiques.

De nombreux partis politiques2 sont nés juste avant les élections communales prévues en décembre 1960. On compte 27 partis politiques dont les quatre plus importants étaient : l’UPRONA, le PDC, le PDR et le PP.

Avant les élections communale, en voyant l’effervescence populaire qu’impulse l’UPRONA, de part son affiliation avec la royauté, l’administration coloniale de peur que ce parti ne remporte les élections, mit en place un décret qui interdit aux parents et alliés du roi de s’occuper de la politique. Avec ce décret, l’UPRONA se voyait privé pour les élections de grands leaders charismatiques tels que le Prince Rwagasore, et des deux gendres du mwami, Ndenzako et Muhirwa, plus d’une centaine de personnes provenant majoritairement de l’UPRONA ont été mis en résidence surveillée ou en prison pour des motifs à caractère politiques. Ces élections communales ont vu une large victoire du FC, l’UPRONA a immédiatement contesté les résultats et a parlé d’usurpation de la part du Front.

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